Portraits pris durant le mouvement de protestation des étudiants de l’Ecole Supérieure des Beaux-arts d’Alger, où chacun était invité à poser avec sa couverture personnelle comme fond, dans une posture choisie par l’étudiant lui-même suivant l’action ou la tâche qu’il était en train d’accomplir à un moment donné. Cette série de portraits avait pour but d’appuyer la campagne de communication du mouvement Infidj’art, lancée en parallèle sur les réseaux sociaux et principalement sur Facebook.  Avec le recul qu’offre le temps, ces images, rassemblés dans un dossier sur un disque dur externe, reconstituent le portrait d’un mouvement militant, perçant depuis le passé et nous rappellent qu’un combat quel qu’il soit, se compose d’humains, avec des personnalités et des particularités, poussés par la volonté de défendre leurs valeurs.

En prenant l’initiative de revisiter le portrait de studio et par le biais de ce travail, je voulais aussi dénoncer pacifiquement la négligence (par l’administration de l’école ou j’étais étudiant) de la photographie en tant que spécialité, ainsi que l’absence d’un studio-photo et d’un labo équipé et dédié à cette formation. Pour cela, et durant ce mouvement, un espace a été aménagé par moi-même en guise de studio photo et seulement par l’installation d’un tabouret et d’un tableau d’affichage au niveau du hall principal de l’école. Une manière simple et accessible de pratiquer la photographie, de la partager avec les étudiants présents pendant ce mouvement et de laisser par la suite une trace aux futurs promotions, à travers une fresque de photos collées sur un mur à l’entrée de l’école. Une façon de rappeler aux promotions futures, ce qui s’est déroulé en ces murs.